Bruno, né en France, est un autodidacte préférant se définir comme un « travailleur du dessin » plutôt que comme un artiste. Le dessin est pour lui une ligne de vie, il dit même que le dessin lui a sauvé la vie. C’est en s’accrochant sans relâche à sa pratique qu’il a pu s’extraire d’une situation sociale en impasse, progressivement se reconstruire et faire de ce don graphique son métier.
Bruno, born in France, is self-taught and describes himself as a “drawing worker.” Drawing is his lifeline; he even says that drawing saved his life. It was by relentlessly pursuing his craft that he was able to extricate himself from a dead-end social situation, gradually rebuild his life, and turn his graphic talent into a career.


carnets
d’Urgence
d’Usure
d’Angoisse
de Citadelle
Bruno réalise des croquis miniaturisés dans des carnets de petits formats. Selon lui, “miniaturiser permet de sauvegarder des idées dans les pires conditions : chaque idée importante avec de l’ampleur devient un microfilm”. Le format du cahier importe puisqu’il se met dans une poche, tel un “objet réactif” qui peut être sorti n’importe quand et n’importe où. Ici sont présentés des extraits de 11 de ces carnets.
Sous la pointe de son crayon, le souvenir d’un carton d’emballage de réfrigérateur revient en particulier : durant plusieurs mois, ce fut son refuge de jeune homme. Avec une précision didactique, Bruno dessine les détails de cette période funeste dont il doit à ces mêmes crayons la chance de s’en être sorti vivant. Au fil des traits et des écrits, il retrace le récit d’une vie en marge de l’hospitalité. Durant ces années, il ne pouvait pas dire où il habite : le croquis de ce carton est celui de son lieu de vie dans lequel il continuait à dessiner. Ce dessin lui a également insufflé un goût pour la troisième dimension puisqu’il marque le début de son travail de la maquette.
Bruno considère le dessin comme un « outil de renforcement, de sauvegarde de la mémoire et d’énergie de précision », mais également un « objet de survie » puisque cet « instrument extraordinaire » lui a permis d’entrer partout et lui a sauvé la vie. Par ailleurs, les conditions d’insécurité dans lesquelles il a pu vivre sont telles qu’il n’a pu garder un seul dessin de ses feuilles du dehors.
Bruno creates miniature sketches in small notebooks. According to him, “miniaturization allows ideas to be saved even in the worst conditions: every important idea with scope becomes a microfilm.” The size of the notebook is important because it fits in a pocket, like a “reactive object” that can be taken out anytime, anywhere. In the exhibition, excerpts from 11 of these notebooks are presented.
Under the tip of his pencil, the specific memory of a refrigerator packaging cardboard comes back: for several months, it was his refuge as a young man. With didactic precision, Bruno draws the details of this fateful period, from which he owes his survival to those same pencils. Through his drawings and writings, he retraces the story of a life on the margins of hospitality. During those years, Bruno could not say where he lived: the sketch of this cardboard box is that of his living space, where he continued to draw. This drawing also instilled in him a taste for the third dimension, as it marked the beginning of his work with models.
Bruno considers drawing to be a “tool for strengthening and preserving memory and precision energy,” but also an “object of survival” since this “extraordinary instrument” allowed him to go anywhere and saved his life. Furthermore, the conditions of insecurity in which he lived were such that he was unable to keep a single drawing from his sheets from outside.








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