Ika Ryu est une artiste visuelle née à Hohhot (Mongolie-Intérieure, Chine), qui vit et travaille entre Paris (France) et Tokyo (Japon).
Au cœur de sa pratique artistique, l’incompréhension est primordiale : c’est dans le flou, le doute, que l’artiste peut véritablement travailler. Elle utilise principalement ses photographies comme matériau pour créer des collages, des sculptures et des installations. Son travail porte sur l’être humain : Ika Ryu observe la vie quotidienne avec son propre point de vue, en se concentrant sur la laideur, la fausseté de la vie brute et vivante. Ce faisant, elle explore des thèmes tels que la conscience de soi, les identités, la communication et l’interaction, la position des êtres humains dans les activités sociales quotidiennes et l’inéluctable performativité de celles-ci. Ika Ryu considère la pratique artistique comme un outil de communication avec les autres et avec elle-même. D’un côté la photographie lui permet d’explorer sa propre identité, et de l’autre l’immersion dans une culture étrangère est une impulsion cruciale pour son élan artistique. En outre, elle considère les images photographiques davantage comme une matière première que comme un simple enregistrement d’événements spécifiques. Ika Ryu retravaille des photographies fragiles en 2D pour les ramener à la réalité et devenir elle-même une partie importante de ses œuvres. En utilisant ses créations pour communiquer, l’artiste ajoute donc plus de significations par l’inclusion d’éléments interactifs dans les installations.
Ika Ryu is a visual artist born in Hohhot (Inner Mongolia, China), who lives and works between Paris (France) and Tokyo (Japan).
At the heart of her artistic practice, incomprehension is paramount: it is in ambiguity and doubt that the artist can truly work. She mainly uses her photographs as material to create collages, sculptures and installations. Her work focuses on human beings: Ika Ryu observes everyday life from her own perspective, concentrating on the ugliness and falseness of raw, living life. In doing so, she explores themes such as self-awareness, identities, communication and interaction, the position of human beings in everyday social activities and the inevitable performativity of these activities. Ika Ryu considers artistic practice to be a tool for communicating with others and with herself. On the one hand, photography allows her to explore her own identity, and on the other, immersion in a foreign culture is a crucial impetus for her artistic drive. Furthermore, she considers photographic images to be more of a raw material than a simple record of specific events. Ika Ryu reworks fragile 2D photographs to bring them back to reality and become an important part of her works herself. By using her creations to communicate, the artist adds further meaning through the inclusion of interactive elements in her installations.




Ici, Ika Ryu réfléchit à ses sentiments complexes et souvent contradictoires envers Paris, une ville à la fois intime et aliénante. Créée lors d’une résidence à la Cité internationale des arts, cette œuvre s’ancre dans les observations du quotidien, juste en bas de l’atelier, où les bâches bleues, utilisées par les personnes sans abri pour protéger et transporter leurs affaires, deviennent un repère visuel récurrent. L’artiste observe chaque jour comment ce matériau sert tour à tour de toit sous la pluie et de sol sous le soleil.
Cette même nuance de bleu porte une signification culturelle profonde pour l’artiste, qui en retrace les origines jusqu’en Mongolie-Intérieure, où elle apparaît dans le khata (ou hada), une écharpe cérémonielle symbolisant la pureté, le respect et la bénédiction. Dans sa culture, offrir un khata est un geste d’hospitalité et de connexion spirituelle, un pont entre les personnes.
En tissant une carte métaphorique de Paris avec ces fils bleus, l’artiste tisse différentes géographies en un langage visuel commun. L’œuvre invite les spectatrices et spectateurs à s’interroger sur ce que signifie appartenir, chercher refuge, et trouver du sens dans des lieux inconnus. Elle questionne si la quête de compréhension, d’une ville, des autres, ou de soi-même, peut jamais être achevée, ou si, peut-être, la recherche elle-même est déjà une réponse.
Ika Ryu reflects here on her complex and often contradictory feelings about Paris, a city that feels simultaneously intimate and alienating. Created during a residency at the Cité international des Arts, the piece is grounded in observations of daily life just outside the studio walls, where blue tarps—used by unhoused communities to protect and carry their belongings, where each bundle containing their entire home—became a recurring visual anchor. Artist observe every day how this material serves as the roof of a home in the rain and the floor of a home in the sun.
This same shade of blue holds deep cultural significance for the artist, who traces its meaning back to Inner Mongolia, where it appears in the ceremonial khata (or hada), a scarf symbolizing purity, respect, and blessing. In her culture, offering a khata is a gesture of hospitality and spiritual connection—a bridge between people.
By stitching together a metaphorical map of Paris using these blue threads, the artist weaves the various geographies into a shared visual language. The work invites viewers to question what it means to belong, to seek refuge, and to find meaning in unfamiliar places. It asks whether the search for understanding, of a city, of others, or of oneself, is ever complete, or if, perhaps, the search itself is the answer.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.