Jeanne Tara

Jeanne Tara est une artiste née à Ambilly (France) qui vit et travaille à Genève (Suisse). 

Elle se forme à la danse classique et contemporaine avant de se tourner vers les arts visuels. Sa pratique pluridisciplinaire se caractérise par une combinaison de différents médiums – sculpture, peinture, vidéo et installation – menant à une réflexion sensible nourrie par les notions de gestes et de transmission. 

Son expérience subjective et intime de l’urbain est le point de départ de sa démarche. Il s’agit d’une relecture critique de l’autorité des manifestations architecturales dans l’espace public. Ses projets jouent avec les signes du pouvoir qui conditionnent les vécus et les réalités sociétales en détournant leur sens : comment la culture hégémonique agit, au travers non seulement du langage, mais aussi des formes et de l’esthétique. Dans son travail, Jeanne Tara oppose discours dominants et récits subversifs. Elle a montré son travail à différentes reprises, comme à Bâle pour le prix Kiefer Hablitzel.

Jeanne Tara is an artist born in Ambilly (France) who lives and works in Geneva (Switzerland).

She trained in classical and contemporary dance before turning to the visual arts. Her multidisciplinary practice is characterised by a combination of different media - sculpture, painting, video and installation - leading to a sensitive reflection nourished by the notions of gesture and transmission.
Her subjective and intimate experience of the urban environment is the starting point for her approach. It is a critical reinterpretation of the authority of architectural manifestations in public space. Her projects play with the signs of power that condition societal experiences and realities by diverting their meaning: how hegemonic culture acts, not only through language, but also through forms and aesthetics. In her work, Jeanne Tara contrasts dominant discourses with subversive narratives. She has exhibited her work on several occasions, including in Basel for the Kiefer Hablitzel Prize.

PARIS DES VI(LL)ES 2025


Le vidéo La Restitution est issue d’une recherche sur les liens coloniaux entre l’Asie et l’Occident, menée à travers des archives, des récits familiaux, et plus particulièrement des observations dans les musées parisiens tels que le musée Guimet, musée du quai Branly et du Louvre. Jeanne Tara y confronte les effacements de l’histoire, qu’ils soient institutionnels ou intimes, et les corps fragmentés de la statuaire antique asiatique exposée derrière les vitrines. À travers cette exploration surgit la notion de fantôme, porteuse d’un héritage invisible. Ainsi, l’artiste interroge ici la transmission, l’appartenance, la restitution, et la réparation d’une mémoire morcelée. Le corps et la voix deviennent des vecteurs de savoirs pluriels et de résilience.

Une empreinte textile, réalisée au Jardin d’Agronomie Tropicale à Vincennes, complète l’installation : y figurent les noms de communautés asiatiques inscrits sur des plaques commémoratives issues de l’histoire coloniale. L’artiste les extrait afin de souligner la visibilité des diasporas et porter un regard critique sur les formes de mémoire publique.

The video La Restitution emerges from a research project exploring colonial ties between Asia and the West, drawing from historical archives, family narratives, and observations in Parisian museums as Museum Guimet, Museum Quai Branly and Louvre. Jeanne Tara here confronts historical erasures, both institutional and personal, alongside the fragmented bodies of ancient Asian statuary displayed behind showcases. From these investigations, the figure of the ghost emerges, raising questions about invisible heritage and disrupted transmission. Therefore the artist reflects on belonging, restitution, and memory via a pluri-linear narrative that embraces doubt and absence. Voice and body become carriers of multiple knowledge and resilience.

The video is accompanied by a textile imprint made at the Jardin d’Agronomie Tropicale in Vincennes, featuring names of Asian communities found on colonial-era memorial plaques. By bringing these names, artist questions the invisibility of diasporas and critically addresses how colonial memory is inscribed, or not, in public space.

Sous les pavés la mémoire (Under the paving stones, memory) , 2025
Text inscribed on the wall, textile, looped video (La Restitution 7’50)