Kristina Solomoukha & Paolo Codeluppi

Kristina Solomoukha et Paolo Codeluppi sont un duo d’artistes basés à Paris qui développent une pratique artistique collaborative depuis 2012. Ils ancrent leur approche dans des contextes spécifiques en conduisant une réflexion critique sur les formes sociales, les discours politiques et les espaces marqués par le conflit. Leurs installations, vidéos, photographies et actions s’inspirent de matériaux collectés sur le terrain – objets, témoignages, archives, gestes et langages – reformulés dans des installations d’exposition  conçues comme des constellations, où les éléments entrent en tension et ouvrent de nouveaux niveaux de lecture. Leur approche artistique s’accompagne d’un engagement curatorial compris comme une forme d’hospitalité. En 2020, ils fondent La maison de l’ours à Montmartre, un espace de recherche et de présentation artistique qui fonctionne à la fois comme lieu d’exposition, résidence et plateforme de collaboration. Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Fédération de Russie, La maison de l’ours soutient des jeunes artistes, étudiantes et étudiants ukrainiens en les aidant à être accueillis en France. En outre, ils entament une collaboration avec l’artiste et chorégraphe Barbara Manzetti, dont la pratique participative relocalise la danse dans l’espace civil et social.

Kristina Solomoukha and Paolo Codeluppi are a Paris-based artist duo who have been developing a collaborative artistic practice since 2012. They anchor their approach in specific contexts by conducting a critical reflection on social forms, political discourses and spaces marked by conflict. Their installations, videos, photographs and actions are inspired by materials collected in the field—objects, testimonies, archives, gestures and languages—reworked into exhibition installations designed as constellations, where the elements enter into tension and open up new levels of interpretation . Their artistic approach is accompanied by a curatorial commitment understood as a form of hospitality. In 2020, they founded La maison de l'ours in Montmartre, a space for artistic research and presentation that functions as an exhibition venue, residence and platform for collaboration. Since the large-scale invasion of Ukraine by the Russian Federation,, La maison de l'ours has been supporting young Ukrainian artists and students by helping them find refuge in France. In addition, they have begun a collaboration with artist and choreographer Barbara Manzetti, whose participatory practice relocates dance into civil and social spaces.

PARIS DES VI(LL)ES 2025

Grands gestes pour de petites choses, 2025

Sublimation sur textile, cordage, hampes en PVC, activation performée le 9 et le 10 octobre 2025.

Projet conçu grâce au soutien de Sienart  (Sienne, Italie) et l’Initiative for Practices and Visions of Radical Care (Saint-Denis, France)

Conçue lors d’une résidence à Sienart, en Italie, Grands gestes pour de petites choses est une œuvre processuelle qui transforme des fragments de récits périphériques, de souvenirs, de gestes oubliés ou jugés « sans importance » en bannières à manipuler.

La forme de l’œuvre s’inspire du Palio de Sienne : une course de chevaux traditionnelle et festive, célèbre pour ses cérémonies spectaculaires et ses porteurs de drapeaux (sbandieratori) qui exécutent des chorégraphies d’une précision quasi gymnastique. À travers cette référence, les artistes détournent le drapeau de son registre habituel, celui de la célébration héroïque et patriotique, pour le réinventer comme un symbole fragile et collectif, porteur de mémoires mineures du quotidien.

L’œuvre a été initialement activée en Toscane par un collectif local de sbandieratori e musici de Cortona. Cette première performance, mêlant gestes traditionnels et créations contemporaines, a été documentée en vidéo et intégrée à l’installation présentée dans la Grande Galerie. Par la suite, les drapeaux sont réactivés à Paris, lors de l’ouverture de l’exposition, où un groupe de performeurs investit la coursive du bâtiment principal de la Cité internationale des arts accompagné par Barbara Manzetti.


Une fois installés dans la Grande Galerie, les drapeaux prennent une nouvelle fonction : ils deviennent un abri poétique, ouvrant au partage de mémoire. Oscillant entre monumentalité et dérision, Grands gestes pour de petites choses amplifie les traces du quotidien, en offrant un espace pour ce qui semble banal mais s’avère essentiel.

Conceived during a residency at Sienart, Italy, Grands gestes pour de petites choses (Grand Gestures for Small Things) is a process-based work that transforms fragments of peripheral narratives, memories, forgotten gestures, or those deemed “unimportant”, into banners to be manipulated.

The form of the work is inspired by the Palio di Siena, a traditional and festive horse race known for its spectacular ceremonies and its sbandieratori — flag bearers who perform choreographies with near-gymnastic precision. Through this reference, the artists shift the flag away from its usual register, that of heroic and patriotic celebration, and reinvent it as a fragile, collective symbol, bearing the minor memories of everyday life.

The work was first activated in Tuscany by a local collective of sbandieratori e musici from Cortona. This initial performance, blending traditional gestures with contemporary creations, was documented on video and is part of the installation in the Grande Galerie. Later, the banners were reactivated in Paris, during the exhibition’s opening, when a group of performers deployed along the walkway of the main building at the Cité internationale des arts, accompanied by Barbara Manzetti.

Once installed in the Grande Galerie, the banners take on a new role, becoming a poetic shelter, opening onto shared memory. Oscillating between monumentality and derision, Grand Gestures for Small Things amplifies the traces of the everyday, offering a space for sharing what may seem banal, yet is deeply meaningful.