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Paris des Vi(ll)es : Intimités publiques
Scénos Urbaines à la Cité internationale des arts, Paris
Août – décembre 2025
La Cité internationale des arts et les Scénos Urbaines conçoivent et réalisent Paris des Vi(ll)es : Intimités publiques, une résidence d’artistes in situ entre août et décembre 2025, accompagnée d’une exposition (du 8 octobre 2025 au 24 janvier 2026) et d’une série d’événements dans l’espace urbain les 8, 9 et 10 octobre.
Les co-commissaires, Scénos Urbaines, Nataša Petrešin-Bachelez, responsable de la programmation artistique et culturelle à la Cité internationale des arts, assistées par Simona Dvorák, commissaire interdépendante, invitent une trentaine d’artistes et de penseurs à concevoir un dispositif collectif : une plateforme d’échanges ouverte aux gestes, aux collaborations entre artistes d’origines, de générations et de pratiques multiples, en dialogue avec le quartier voisinant la Cité et avec la Cité elle-même (un quartier en soi).
Les Scénos Urbaines sont un ensemble de résidences itinérantes en milieux urbains à travers le monde, initiées par François Duconseille et Jean Christophe Lanquetin, artistes, scénographes et enseignants à la Haute École des Arts du Rhin, à Strasbourg. Depuis 2002, chaque résidence est co-conçue avec, et accueillie par, des artistes et/ou opérateurs vivant et travaillant dans le quartier où le collectif s’installe temporairement. Les Scénos Urbaines collaborent de longue date avec la Cité internationale des arts, notamment via l’historienne de l’art et commissaire Dominique Malaquais (Les Utopies performatives, 2021 ; Entrelacs, 2022…).
La particularité du projet réside dans ce que nous nommons comme un principe d’inversion « Sud – Nord » des regards. Ce sont principalement les artistes des pays dits du « Sud » qui portent un regard sur un environnement urbain d’une ville du « Nord ». (…), ce genre de regard est commun dans la vie des villes à l’aube du 21ème siècle, mais (…), lorsqu’il est affirmé – quand il se dote, en quelque sorte, d’une voix – il tend à gêner, car il déplace des habitudes qui se veulent dominantes. En tant que tel, il est un facteur potentiel de polémique et cela nous intéresse. Articuler un espace (…) autour de regards comme ceux dont il est question ici revient à prendre (ou du moins à tenter de prendre) une position éthique et politique. Celle-ci peut se lire à plusieurs niveaux, comme un positionnement par rapport au contexte actuel qui prévaut en Europe, (…) et, simultanément, comme une manière de se positionner par rapport à ce que nous souhaitons être les échanges avec les artistes (…) au sein des Scénographies urbaines. – Urban Scénos, La Bellevirtuelle, 2012
François Duconseille, Jean-Christophe Lanquetin, Dominique Malaquais.
À l’occasion des 60 ans de la Cité, les Scénos entament une nouvelle résidence réunissant une vingtaine d’artistes au cours de laquelle les participants ouvriront des espaces de conversations, de création, d’improvisation et de réflexion autour de la question suivante : Paris est-elle une ville hospitalière, comment les artistes venus du monde entier, dont de nombreux résidents de la Cité, vivent-ils cette ville ?
« Sous son apparente banalité, cette question touche à ce que deviennent aujourd’hui les villes comme infrastructures de personnes, dans les mots d’AbdouMaliq Simone. Elle touche à l’histoire de Paris, à son imaginaire, à la centralité de la Cité internationale des arts, à la présence de la Seine ; elle touche à ce qu’est aujourd’hui un espace public, aux manières de pratiquer et de ressentir cette ville lorsqu’on y vit ou lorsqu’on vient d’ailleurs, aux manières de la penser, de l’halluciner et de la contrôler, lorsqu’on en organise l’espace commun. Cette question simple ouvre en fait sur une multitude d’enjeux et de strates qui sont loin d’être anodines. »– L’équipe curatoriale
Artistes invités : Bruno Carpentier, Sélima Chibout, François Duconseille, Saad Eltinay, Nathalie Harb, Inssa Hassna, Djodjo Kazadi, Jean-Christophe Lanquetin, Vicente Lesser, Sandra Madi, Gabriela de Matos, Cara Michell, Androa Mindre Kolo, Mega Mingiedi Tunga, Oliver Musovik, Lasseindra Ninja, Léonce Noah, Efrin Özyetiş, Sello Pesa, Rester.Étranger, Ika Ryu, Beatriz Santiago Munoz, Kristina Solomoukha + Paulo Codeluppi + Barbara Manzetti, Samuel Suffren, Jeanne Tara, Ika Yuliana.
Avec la collaboration de : Lotte Arndt, Catherine Facerias, Léopold Lambert, Olivier Marboeuf, Marielle Pelissero.
Le projet réunit des artistes en résidence ou ayant été en résidence à la Cité. Leurs origines et pratiques sont multiples avec pour point commun un intérêt pour les milieux et le dialogue avec les habitants. Pour ce projet, ils travailleront in situ à partir de leur vécu.
Ainsi, Léonce Noah, Sello Pesa, Androa Mindre Kolo pourraient performer et danser leur rapport aux objets, aux espaces, au lieu, entre la Cité et la rue, dans la foule, à la sortie du métro, en bord de Seine, avec des habitants, des passants, des migrants.
Nathalie Harb, Béatrice Santiago Muñoz pourraient construire des espaces d’hospitalité, d’écoute et de rencontre, entre enquête et fiction.
Peut-être une sculpture humaine d’Ika Riu sur la fragilité des réseaux féminins alternatifs ; un film de Saad Eltinay sur sa vie entre le Soudan et Paris ; ou encore Samuel Suffren interrogeant par l’image la présence des migrants sur le parvis.
Mega Mingiedi Tunga pourrait dessiner en grand format un dialogue entre Kinshasa, sa ville natale, et Paris ; Lasseindra Ninja revenir sur les traces des lieux de rassemblement des années 2000, avant la nuit, dans le Marais.
Des mots, des voix, des récits venus d’ailleurs seront dits, vus, lus sur des murs ou à voix haute avec Kristina Solomoukha et Rester.Étranger, avec Cara Mitchell sous forme de cartographies collectives et subjectives.
Oliver Musovik pourrait documenter le vivant qui s’infiltre dans les interstices de la ville…Tous ces récits de ce que fait Paris se déploieront dans l’exposition, à la Cité comme dans l’espace urbain.
Le temps de résidence produit ainsi le contenu de l’exposition permettant à chacun de s’approprier les lieux, de rencontrer les autres, de s’immerger dans le quartier. Le commissariat se concentre ici sur la forme de ce qui s’invente : liens, relations, questionnements, récits, performances, films, installations, événements… avec une attention portée à leur générosité et à leur accessibilité.
Des temps publics ponctueront les étapes importantes du processus : les Ateliers ouverts les mercredis de septembre, et une série d’événements les 8, 9 et 10 octobre dans plusieurs lieux urbains voisins et dans la Cité. Ils viendront clôturer la résidence et inaugurer l’exposition, conçue comme le prolongement direct du processus, à la fois terrain de réflexion partagée et trace des expérimentations, interrogations et hypothèses nées durant la résidence. Il ne s’agit pas d’imaginer un urbain durable, mais plutôt de rendre tangibles quelques lignes de tension, quelques possibles spéculatifs et joyeux, et d’autres choses imprévues que les artistes choisiront de raconter.
Le projet se prolongera dans le temps avec le quatrième volet d’Émersions : archive vivante, un programme porté par la Cité à partir de documents inédits et de témoignages. Ce nouveau volet explorera l’expérience vécue par de nombreux anciens résidents depuis la création de la Cité, également conçu comme un espace de dialogue, en écho à l’exposition présentée dans la Galerie.
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